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Au Banquet : De l’ambiguïté

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De cette campagne énigmatique, l’autopsie en cours est loin de nous promettre un compte rendu sans équivoque. Le médecin chef de cette affaire bizarre n’a cessé de dire qu’il ne voulait pas entendre parler de référendum; or, c’est lui qui n’a cessé d’en parler. Ses adversaires qui n’en voulaient rien dire furent sans arrêt sommés d’y revenir. « Drôle de pays », pense Pierre Foglia. Cherchez un ailleurs sur la planète, où protection de la langue, identité nationale et laïcité du politique seraient gardées sous silence comme un secret d’État !

Chut ! à ne pas discuter en public…

Le constat d’Alexis Deschênes crève les yeux de lucidité: «l’ambiguïté sur le référendum est à l’origine de la défaite […] à l’avenir, il faudra répondre […] ». Voilà une mise en garde qui mérite une attention particulière. Miser sur les conditions gagnantes pour déclencher un référendum, cela donne à penser que l’on n’hésitera pas à prendre les adversaires par surprise. Une perception qui n’est guère rassurante, il faut bien l’avouer…D’autant plus que cette stratégie s’appuyant sur la ruse des dirigeants ne coïncide absolument plus avec l’élan d’autodétermination qui soulèverait la base citoyenne…

Les libéraux se sont démarqués en s’affichant farouchement fédéralistes. Ils ont flairé avec justesse et célérité la méfiance générée dans la confusion des discours. Guidés par leurs experts publicistes, ils ont foncé énergiquement avec un nouveau slogan le 5 avril : « le choix est clair ». Leur victoire fut acquise ce jour-là, fabriquée de toute pièce par les agences publicitaires au service du parti libéral. Ce dernier s’est imposé tel un char d’assaut, avec la force impassible du métal, dispersant les tièdes. D’un côté de la voie libérée, la clameur étouffait un vague « Sauve qui peut » ; de l’autre, « Mieux vaut jouer safe ». Lysiane Gagnon commente les résultats électoraux avec toute l’assurance que lui procure la victoire libérale:

« On ne le répétera jamais assez: il n’y a que deux options réalistes et honorables pour le Québec. Soit il opte pour l’indépendance pleine et entière, soit il assume la place qui lui revient au sein du Canada tel qu’il est, sachant que dans une fédération, les rapports de force changent continuellement et que le Québec a tous les atouts en mains pour participer pleinement à l’évolution du pays. »

Je réponds avec le ton énergique de la regrettée tante Fernande: « No Sir Madam » ! Précisément, dame Lysiane, le peuple québécois n’a plus ces atouts, compte tenu de son poids démographique s’amenuisant. Les fédéraux n’ont déjà plus besoin de l’appui du Québec pour imposer des politiques allant à l’encontre des valeurs sociétales qui fondent sa spécificité.

Plusieurs seront soulagés de l’avènement d’un gouvernement majoritaire qui aurait écrasé sans violence toute possibilité d’insurrection. D’après les médias tout va bien, la vie continue. Qu’est-ce donc que ce silence et ces yeux baissés de certains amis devant ma peine? Quelqu’une m’a dit « la démocratie a parlé ». Permettez-moi de penser plutôt que personne n’a parlé pendant que la fierté nationale mourait d’une hémorragie interne non diagnostiquée. C’est ainsi que le système médical tue parfois. Par mégarde !

Liette Perreault


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