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Au Banquet : De la censure

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Le 9 mars dernier, Guy A. Lepage recevait à son émission télévisée « Tout le monde en parle » Alain Deneault. Le professeur de sociologie à l’UQAM et titulaire d’un doctorat de philosophie de l’université de Paris-VIII n’avait pas la prétention de nous parler des « Vraies affaires »; il a néanmoins parlé d’affaires vraies, soit les paradis fiscaux. L’auteur de Noir Canada aurait eu long à dire, également, concernant les poursuites-baillons, les sports de masse. Deneault fait partie de ces éveilleurs de conscience qui peuvent nous sensibiliser aux systèmes de normalisation du bien-penser. Ce dont on essaie de nous faire passer actuellement pour « les vraies affaires »…

Pour Philippe Couillard et son équipe libérale, il n’y aurait rien de plus vrai que l’argent. Et moins les avoirs collectifs que les budgets individuels: baisse des frais de garderie, abolition de la taxe santé, prêts aux retraités pour le payement des impôts fonciers, etc. Le parti libéral du Québec porte bien son nom, il défend le libéralisme du capital personnel aux dépens de la prospérité sociétale. Pour qui aspire à une vie meilleure au plan de la reconnaissance identitaire, de la facilitation à l’engagement politique, au mieux être à long terme des générations future, il faut repousser la liste de cadeaux électoraux promis aux votants. Les cadeaux libéraux ne font pas le poids en balance des projets péquistes d’affirmation de la laïcité de l’État, de protection de la langue française, ou de soulagement des souffrances des mourants. Il n’y a aucune commune mesure entre les tactiques à court terme libérales et les visées à longue portée du Parti québécois.

Certes, la pluralité des options partisanes servent la démocratie en offrant de multiples choix. Certes, la diversité des philosophies sociales qui les fondent contribue à protéger l’électorat de la pensée unique. Cependant, la tendance à privilégier les slogans courts, et d’autant plus réducteurs, nous rapproche des stratégies issues du marketing. Or, le mieux être d’un ensemble humain ne peut être ramené à un article à vendre. La vie humaine avec ses aspirations à grandir et à s’améliorer sans cesse ne peut être comprimée dans un porte-monnaie. S’il vous plaît, ne retournons pas à l’époque duplessiste ou les élections étaient achetées avec des poêles et des réfrigérateurs.

Les vraies affaires dont la nation Québécoise doit s’occuper prioritairement ne sont, de toute évidence, pas celles qui sont dans la mire du parti libéral. Ce peuple francophone quasi enclavé au sein de la plateforme anglo-saxonne occupée par la culture étatsunienne et canadienne, doit mettre toute son énergie à faire valoir ses droits d’exister en tant que tel. Plus précisément, procéder de toute urgence à faire reconnaître internationalement ce qu’il est devenu depuis la Révolution tranquille. Or, le Québec est devenu  une société égalitariste où les femmes participent activement à l’harmonisation entre la carrière et les responsabilités familiales, où la liberté de religion est toujours respectée dans l’espace sacré des consciences personnelles et où la prospérité est désormais compatible avec la générosité, le partage et la solidarité sociale. Le Québec devient cet État unique en son genre qui aspire à prendre toute la place qui lui revient parmi la multitude pays indépendants issus de la civilisation planétaire.

Réduire l’étendue de la sphère du politique au seul petit rayon de l’économie, c’est amputer l’électeur de son organe de réflexion. Quant le discours libéral parle d’argent comme s’il s’agissait du tout dont l’entièreté des dimensions culturelles découlerait, il tient un langage totalitaire en ce sens qu’il détourne l’attention de toutes les urgences culturelles et sociales dont le peuple devrait se préoccuper. Discourir à la manière de Philippe Couillard, c’est mentir!

Liette Perreault


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