Les étudiantes de citoyenneté française que je fréquentais à l’Université du Québec à Rimouski utilisaient ce terme pour avouer un échec : « Je me suis totalement plantée à l’examen » signifiait quelque chose comme : « Je suis complètement passée à coté de la question ». Et j’ai mis un certain temps à saisir l’exactitude de leur propos.
En effet, durant mes années d’école primaire, mon père m’exhortait à me planter pour arriver la première de la classe. Si mon bulletin de notes mensuel n’était pas à son goût, il me servait un sérieux avertissement en s’exprimant ainsi : « Tu es mieux de te planter ce mois-ci sinon il va falloir prendre les grands moyens »…
À l’époque, nous n’avions pas de téléviseur et n’avions aucune idée de ce pouvait être un ordinateur. Mais, j’avais la permission de lire une heure au lit le soir avant qu’il passe éteindre la lumière du plafonnier de ma chambre. Or, de crainte que ma revue bimensuelle HÉRAULT me soit confisquée, alors, je me plantais !
Les séries sportives me laissent indifférente mais la course à la direction du Parti Québécois me captive. J’espère bien que personne parmi les candidats ne se plantera, ce qui affaiblirait le courant indépendantiste. Je mise tout de même sur le favori sur qui nous fondons un espoir immense. S’il échouait à remporter la chefferie, j’aurais peur que nous courrions le risque de nous planter encore une fois.
Mais quelle opération délicate pour le parti que celle de débattre au plan des idées sans que l’un ou l’autre des concurrents ne soit discrédité à jamais !
Liette Perreault