Ce matin…
La dernière fleur blanche de mon allée de Dalhias
Aussi la dernière mauve.
Les indépendantes ont résisté au gel automnal
De simples fleurs au bout de roseaux souples
Des résistantes…
À quand le dernier saumon
À remonter la Matapédia
Pour donner naissance ?
À quand la dernière maman béluga à s’échouer
Sur les rives gaspésiennes
En mettant bas ?
À quand la dernière banquise
À être remorquée à travers l’Atlantique
La dernière goutte d’eau pure ?
À quand la dernière neige naturelle
Les jeunes d’ici et d’ailleurs
Sur les pentes de Val d’Irène ?
À quand la dernière campagne rurale
Et aux pieds des Monts Notre-Dame
La vallonneuse Vallée encore habitable ?
À quand la dernière parole osée
Dans le tintamarre des machines de guerre
La dernière phrase en français en continent des Amériques ?
Les Indépendantes ont résisté au gel automnal
Fières femmes et souples comme roseaux
Des résistantes !
À quand le dernier matin d’espérance ?
Liette Perreault
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[1] Titre d’un ouvrage de Raymond Beaudry (2000) Les Presses de ‘Université Laval, L’Harmattan.
Dédié à Suzelle et à Elsa, Réflexion sur notre conception du développement et de son effet sur la suite du monde…« Si la résistance est nécessaire, elle est par ailleurs incertaine et bien fragile »