Mon éveil politique date de l’année de naissance de mes enfants. J’avais 21 ans, le corps vaillant.
En octobre 1964, la visite à Québec de la reine Élisabeth soulignait le centième anniversaire des conférences ayant mené à la confédération. Nous étions en pleine Révolution tranquille et la monarchie symbolisait la domination anglaise. Quatre mille policiers attendaient les manifestants qui furent outrageusement molestés. Je me souviens du «Samedi de la matraque» !
En octobre 1970, P E T envoie l’armée canadienne au Québec pour subjuguer les supposés militants du FLQ. La Loi des mesures de Guerre autorise sauvagement l’arrestation et la détention de nombre d’écrivains et artistes absolument sans reproche!
En octobre 1980, P E T confirme que le gouvernement fédéral procédera au rapatriement de la Constitution du Canada, même sans l’accord du Québec le cas échéant. Il faut dire que pendant la campagne référendaire québécoise du printemps précédent, il avait promis de changer la Constitution si nous votions NON! Un NON qui voulait dire un OUI… au Canada!… Le 20 mai, le référendum sur la souveraineté-association du Québec était battu à 59,56%. Incrédule, dans ma robe jaune, je pleurais…
En octobre 1987, Terre-Neuve-et-Labrador (reniant sa propre signature) et le Manitoba, font échec à l’accord du lac Meech, proposé comme l’ultime tentative de reconnaître la juste place de la nation québécoise dans la fédération canadienne.
En octobre 1995, un référendum sur la souveraineté du Québec est battu à 50,58%, tricherie aidant…
Mes enfants atteindront bientôt le demi-siècle ! J’ai soixante-dix ans, le cœur vaillant!
Si, pour conjurer le mauvais sort, nous envisagions le troisième référendum au seuil du solstice d’été… le 24 juin. Au temps où fleurit l’iris versicolore, le lis de notre grand jardin québécois.
Si notre poète Fred Pellerin trouvait les mots à chanter en hymne national…
Quand nous serons fatigués de dire « si » et que nous passerons à l’acte…
Nous serons enfin fiers d’être souverainement Québécois !
Pour cette année encore, parlons-en mais, préparons nous à FAIRE l’indépendance!
Sortons nos drapeaux fleurdelisés bleu et blanc !
Renommons le gâteau « reine Élisabeth » Gâteau des patriotes !
Chantons et dansons !
Tenons-nous enfin par la main, par le cœur !
Bonne Fête nationale à vous tous mes compatriotes !
Liette Perreault